L’enseignement scolaire

Opérant sur un territoire français, les missionnaires américains des Assemblées de Dieu en Haute-Volta ont sollicité l’appui d’un missionnaire français. En réponse, Dieu envoya la famille Pierre DUPRET, alors basée à Kissidougou en Guinée, après un premier séjour à Bouaké en Côte d’Ivoire.

À leur arrivée, Blanche et Pierre DUPRET furent installés à Gounghin, au sein de la Mission américaine. Le pasteur DUPRET commença par enseigner à l’École Biblique de Koubri. Très vite, l’idée d’ouvrir une école pour scolariser les enfants des chrétiens, notamment ceux des pasteurs, vit le jour. En octobre 1948, l’école fut officiellement inaugurée avec une soixantaine d’élèves, dont douze savaient déjà lire en mooré. Ces derniers furent directement inscrits en Cours Préparatoire deuxième année. L’église de Gounghin servait de salle de classe, et des dortoirs rudimentaires furent aménagés, le système étant celui de l’internat.

Durant cette première année, M. et Mme DUPRET décidèrent d’ouvrir une nouvelle station et d’y implanter l’école. Un terrain de 12 hectares fut acquis à Tanghin, un quartier en périphérie de Ouagadougou, à l’opposé de Gounghin. Les travaux de construction commencèrent immédiatement, en même temps que les démarches administratives pour la validation du terrain. Dès octobre 1949, l’école fut transférée sur ce nouveau site. Elle était mixte et tous les élèves étaient en internat. Cette station, dirigée par des Français, fut baptisée “Mission Française”.

En 1953, un collège fut ouvert pour accueillir les premiers élèves de l’école protestante ayant obtenu le Certificat d’Études Primaires Élémentaires. Des élèves d’autres écoles, sans distinction de religion, y furent également acceptés. Par la suite, plusieurs écoles primaires furent créées dans diverses localités du pays.

Les premières écoles ouvertes dans le cadre du processus de décentralisation furent celles de Koudougou, Koubri et Tenkodogo en 1958, suivies de Boukou, Yako et Ouahigouya en 1959. Au début des années d’indépendance, trois écoles furent bâties en 1964 (Kaya, Réo et Timcilou), et trois autres en 1965 (Boulsa, Goughin et Yayika). L’école de Yayika fut transférée à Mogtédo en 1968. Sous la supervision du pasteur André BRISSET, le collège pour jeunes filles de Loumbila fut créé en 1963.

Lorsque le pasteur Pierre DUPRET quitta définitivement le Burkina Faso pour la France en 1980, il avait accompli une œuvre scolaire colossale en collaboration avec la Mission américaine des Assemblées de Dieu. Plus d’une quinzaine d’écoles primaires avaient été ouvertes, en plus de deux établissements secondaires. Aujourd’hui, les Assemblées de Dieu du Burkina Faso comptent cinq établissements secondaires, dont un établissement technique, trente-deux écoles primaires et une école maternelle.

En plus du programme officiel, les élèves des écoles primaires et secondaires des Assemblées de Dieu bénéficient d’un enseignement biblique. Ils sont formés selon la morale chrétienne, et les établissements scolaires servent également de centres d’évangélisation. L’évangélisation prend diverses formes : réunions en plein air, activités par classe, échanges individuels, etc. Chaque année, environ cinq mille enfants sont ainsi touchés par l’Évangile, la plupart y passant en moyenne cinq ans. Nombre d’entre eux donnent leur vie à Christ durant leur scolarisation, tandis que d’autres, même sans conversion immédiate, restent marqués par la Parole de Dieu.

L’enseignement scolaire a toujours joué un rôle crucial dans l’évolution des Assemblées de Dieu au Burkina Faso. Sur le plan spirituel, le Collège Protestant et l’école Sambin Protestant ont été plusieurs fois des foyers de réveil. Sur le plan intellectuel, ces écoles ont permis l’émergence d’une élite chrétienne instruite, qui constitue aujourd’hui le “brain trust” des Assemblées de Dieu du Burkina. Six des sept membres actuels du Bureau Exécutif des Assemblées de Dieu du Burkina Faso sont issus de ces écoles. De nombreux pasteurs, diacres, responsables de jeunesse et dirigeants d’institutions sont également d’anciens élèves.

Des milliers d’élèves ont donné leur vie à Christ pendant leur scolarisation, et d’autres plus tard dans leur vie professionnelle. La graine de l’Évangile semée durant leurs études a trouvé un terrain fertile, et, au moment propice, elle a germé.

Le travail d’évangélisation et l’enseignement biblique dispensé dans les écoles sont d’une importance capitale. Il est essentiel de multiplier ces initiatives si possible, ou à tout le moins de maintenir celles qui existent et de motiver les enseignants à redoubler d’efforts. L’objectif n’est pas uniquement de préparer ces enfants à une carrière professionnelle, mais surtout de les conduire à Jésus-Christ et d’en faire des serviteurs zélés pour le Seigneur. C’est là la véritable mission des écoles et établissements secondaires des Assemblées de Dieu du Burkina Faso.

Que tous ceux qui soutiennent cette œuvre par la prière ou financièrement se réjouissent de leur vision. Dieu n’oubliera pas leur action ni l’amour qu’ils manifestent pour ces milliers d’enfants qui ont besoin d’être gagnés à Christ. La plus grande responsabilité incombe cependant aux enseignants, qui doivent suivre l’exemple de sacrifice, d’abnégation et de consécration de leurs prédécesseurs.