Histoire des Assemblées de Dieu du Burkina Faso : La Mission Américaine
En 1914, Dieu plaça un fardeau dans le cœur du missionnaire Harry Wright, alors en Sierra Leone, concernant la “grande tribu” des Mossis qui n’avaient pas encore entendu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. La prophétie divine commença à s’accomplir lorsque Wright, accompagné de Wilbur Taylor, entreprit un long et pénible voyage de la Sierra Leone à Ouagadougou. Malgré de nombreuses épreuves, les deux hommes obtinrent l’autorisation d’ouvrir une station missionnaire parmi les Mossis.
Plein de joie, les missionnaires se préparèrent à se rendre dans ce grand pays pour y répandre l’Évangile de Jésus-Christ. De Freetown en Sierra Leone à Ouagadougou, ils longèrent d’abord la côte à bord d’un bateau anglais jusqu’à Conakry, en Guinée. De là, ils empruntèrent la voie ferrée jusqu’à Kankan. Ensuite, Harry et Grace Wright, Elbert et Mary Leeper, Margaret Peoples, et Jennie Farnsworth voguent pendant 12 jours sur le fleuve Niger jusqu’à Bamako, au Mali. De Bamako, ils prirent un bateau à vapeur jusqu’à Mopti, puis continuèrent leur voyage par voie terrestre. Pendant 28 jours, la caravane parcourut des terrains accidentés. Les femmes plus âgées étaient transportées dans des hamacs, tandis que les jeunes missionnaires se déplaçaient à cheval ou à bicyclette.
Plusieurs aides africains portaient les hamacs, les bagages et conduisaient les ânes transportant les provisions. Tous endurèrent des efforts harassants pour que la volonté de Dieu s’accomplisse. Le premier jour de l’an 1921, ils arrivèrent à Ouagadougou, où ils furent reçus par le Moogho Naaba Koom, qui leur octroya un terrain. Ils y bâtirent la première résidence missionnaire. Harry Wright, chef de la mission, supervisa les travaux de construction. Il confia à Margaret Peoples la lourde tâche de maîtriser la langue moré, tandis que Jennie Farnsworth mit en place un dispensaire. Les ouvriers travaillant à la construction furent les premiers convertis.
L’apprentissage du moré fut difficile car la langue n’était pas encore écrite. Pendant les deux premières semaines, Margaret Peoples pleura souvent, ne sachant comment s’y prendre. Finalement, elle commença à transcrire phonétiquement ce qu’elle entendait et tenta de créer un alphabet. Elle traduisit ensuite l’Évangile de Marc, ce qui lui permit d’enseigner la Bible. Le jour, les missionnaires construisaient des bâtiments, et la nuit, ils traduisaient le Nouveau Testament.
Ni la mort, ni la vie ne purent les détourner de leur vocation
La famille Wright quitta la Haute-Volta en 1922 pour servir en Guinée. La famille Leeper partit la même année après la mort de leur fils des suites du paludisme. Au fil des années, de nombreux autres missionnaires vinrent travailler en Haute-Volta : la famille Wilbur Taylor, Beatrice Sims (infirmière), Bernice Painter, et la famille Eric-Booth Clibborn en 1923. Les efforts des pionniers furent souvent mis à l’épreuve par le découragement, la maladie et la mort, qui réduisirent rapidement leur nombre. Eric Clibborn mourut trois semaines après son arrivée à Ouagadougou, laissant sa femme Lucille enceinte et un jeune enfant.
En décembre 1924, Lloyd Shirer, accompagné de la famille Wycliffe Smith (un couple âgé), arriva à Ouagadougou. Ils étaient de fervents combattants dans la prière. En 1925, Margaret Peoples, de retour de congé, voyagea avec la famille Arthur Wilson à Paris pour y apprendre le français pendant neuf mois. C’était la première fois que des missionnaires fréquentaient une école de langue avant d’arriver en Haute-Volta. À son retour, Margaret Peoples épousa Lloyd Shirer le 14 octobre 1926.
La mission comptait désormais trois couples. Les missionnaires décidèrent alors d’élargir leur champ d’action. Ils obtinrent des terrains pour des stations missionnaires à Yako et à Kaya. La famille Smith fut envoyée à Yako et la famille Wilson à Kaya. Toutefois, les Smith durent quitter Yako pour des raisons de santé, ce qui ralentit l’œuvre. Cependant, l’arrivée de Tennoaga Tapsoba, dit M’Ba Zapa, en 1928, permit de maintenir l’œuvre à Yako.
La famille Harold Jones, la famille Murray Brown, Marie Johnsrud, et Eva Radanovski participèrent au développement de l’œuvre à Yako. À Kaya, Mlles Cuba Hill et Ida George contribuèrent au travail, ainsi que la famille Hubert Boese dans les années 1960 et Tim Nordquist de 1989 à 1990. De nombreux missionnaires œuvrèrent à la station missionnaire de Ouagadougou : Paul Moore, Edouard Simon, Paul Weidman, George Flattery, Howard Fox, Hermann Engelgau, John Mattox, Jim Bryant, Gene Kummerer, Donald Tucker, Daniel West, Jimmy Dearman et leurs épouses. L’imprimerie missionnaire bénéficia aussi du travail de John Weidman, Dale Lee, Mlle Liliane et Daniel Compaoré.
Plusieurs de ces missionnaires, ayant résidé à Ouagadougou, ont occupé la fonction de directeur de la mission américaine. L’actuelle responsable est Mlle Barbara Grimes. La famille Joseph Lear, venue en 1994, travaille à Dédougou. D’autres missionnaires ont eu un bref séjour au Burkina Faso, comme Chuck Wyatt, Douglas Lowenberg, Timothy Nordquist et leurs épouses, ainsi que Randell Tarr.
Une église locale forte, un engagement à long terme
Depuis le début, Dieu a mis dans le cœur des missionnaires un profond désir de bâtir une église locale forte. Leur devise était : “Chaque chrétien un lecteur, chaque chrétien un témoin”. Pour atteindre cet objectif, ils ont instauré :
- Des classes d’alphabétisation ;
- Des cours de Bible pour ceux qui apprennent à lire ;
- L’encouragement de chaque nouveau converti à témoigner, malgré la persécution ;
- Un mois de formation biblique dans chaque station chaque année ;
- Des sessions de trois jours de formation pour les ouvriers ;
- Une intensification des témoignages.
Tous les nouveaux convertis témoignaient avec enthousiasme de leur amour pour le Seigneur. Grâce à cela, l’Église a connu une croissance régulière à travers les âges, car “le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Église ceux qui étaient sauvés” (Actes 2/47).
Les efforts de la famille Glenn Johnson à Tenkodogo préparèrent le terrain pour un réveil dans cette région. D’autres missionnaires, tels que les familles Paul Weidman, Charles Greenaway, David Hall, Arnold Weston, Paul Kitch et Raymond Zents, ainsi que Mlles Marie Johnsrud, Mabel Shaefer, Mary Peterson, Barbara Grimes, et Nancy Smyth, ont également œuvré dans cette région. Les pionniers à Tenkodogo furent cependant la famille Emile Chastagner, en 1931.
En 1931, un jeune homme du nom de Wintegda Zabré quitta Kaya pour ouvrir la mission dans la région de Ouahigouya. Plus tard, la famille Vivian Smith arriva en 1934, puis la famille John Hall en 1937, qui construisit la station missionnaire. Les familles Raymond Sander, John Mattox, James Bryant et Donald Tucker ont également contribué à cette œuvre. John Mattox ouvrit la mission de Boromo.
En 1936, la famille Harold Jones ressentit un fardeau pour la région de Koudougou, et le travail d’évangélisation y commença avec le soutien de travailleurs nationaux. La station missionnaire fut bâtie en 1938 par Harold Jones. Le travail continua avec la famille Russel Shirman, ainsi que la famille Howard Fox, qui ouvrit la station de Ténado en 1947, Curtis Dean, Richard Dunn et Daniel West.
Les missionnaires organisaient chaque année des conventions pour les chrétiens. Lors de l’une d’elles, tenue à Kaya en 1931, une effusion du Saint-Esprit eut lieu, marquant le premier événement de ce genre. Sana Compaoré fut le premier à être rempli de l’Esprit, suivi de plusieurs autres personnes. Ces conventions ont beaucoup contribué à affermir les croyants et les pasteurs.