L’œuvre de la mission française et l’organisation des camps

Le ministère parmi les enfants a véritablement commencé avec la Mission française des Assemblées de Dieu en ex Haute-Volta. Au début, les missionnaires ont tenu à organiser des camps bibliques d’enfants en vue de leur inculquer certaines aptitudes, de leur enseigner la Parole de Dieu mais aussi de les éduquer dans les jeux. Selon Arlette Drury, missionnaire française arrivée en 1964 à Loumbila, 25 km de Ouagadougou, les premiers camps bibliques d’enfants furent institués en 1966.

Ces camps étaient des camps nationaux. Les locaux du collège des jeunes filles de Loumbila, le lieu abritant les premiers camps, étant vides pendant les vacances, les missionnaires ont pensé qu’il serait approprié d’organiser des rencontres de ce genre. Certains d’entre eux, à l’époque où ils étaient en France, avaient bénéficié des colonies de vacances à Embrun, dans les Hautes-Alpes françaises. Ils virent lors de ces colonies la puissance et la grâce de Dieu sur les différents groupes d’enfants et de jeunes venus parfois passer jusqu’à six semaines à la montagne.

Dieu parlait, baptisait de son Esprit, et c’était merveilleux. Alors, les missionnaires se sont posés la question suivante : « Pourquoi ne pas renouveler l’expérience en Afrique, au Burkina Faso notamment » ?

Le succès a été certain dès le début à Loumbila. Arlette Drury s’exclame en ces termes : « Nous avons vu les enfants arriver en chantant, dans plusieurs camions, leurs légers bagages avec eux. Ils se sont vite installés dans les dortoirs du collège. Ce qui leur plaisait le plus, c’était le moment de la douche du soir, et les trois repas dont ils jouissaient ! Nous avions toutes sortes d’activités. Comment avons-nous formé les moniteurs ? Je l’ai oublié. Une chose étonnante était aussi la facilité avec laquelle les petits pouvaient interpréter une parabole, un sujet qui leur était présenté le matin et qu’ils nous offraient le même soir autour d’un feu de camp. Ils étaient tous de vrais acteurs! C’était magnifique. »

 

Dieu a béni les camps dès le départ et les missionnaires purent les tenir pendant de nombreuses années.

Avant les camps de Loumbila, il y avait des camps d’adultes qui venaient de commencer, à Nagbangré (Koubri), 25 km de Ouagadougou. Ces camps concernaient les chrétiens de l’église centrale des Assemblées de Dieu de Ouagadougou.

Les camps d’enfants de Loumbila enregistraient la participation des encadreurs nationaux en plus des missionnaires. Ces camps étaient entièrement organisés par les missionnaires français mais ceux-ci demandaient l’appui des Burkinabè. Après trois ans de direction par les missionnaires, ils permirent aux nationaux d’assurer également la direction. C’est ainsi que le pasteur Florent Ilboudo fut sollicité en 1969 pour être le directeur des camps d’enfants de Loumbila. Les camps étaient organisés selon des programmes bien précis. Avant le début de chaque camp, les missionnaires prenaient le temps de former les encadreurs d’enfants, de leur inculquer les rudiments nécessaires à la formation des tout-petits et à leur épanouissement holistique. La formation des encadreurs pouvaient durer toute une semaine. Les premiers camps regroupèrent approximativement entre 200 à 400 enfants. Avec ce nombre, les encadreurs pouvaient former souvent 11 équipes, chaque équipe étant composée de 11 à 20 enfants, en fonction du nombre total. Deux encadreurs au moins étaient affectés à chaque groupe d’enfants. Les enfants ne payaient pas pour participer aux camps. Les missionnaires prenaient en charge toutes les dépenses en ce qui concerne les campeurs. Au fil des années, les enfants devenaient nombreux à vouloir participer. Ceux qui ne pouvaient pas participer aux camps pleuraient à chaque fois.